Live Report, AiNA THE END Manga Barcelona 2025
- Kenseiden

- il y a 15 heures
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L'automne, un feu si fugace.
Alors que ce mois de décembre marque irrévocablement la fin des couleurs d'automne, la plus flamboyante des artistes nippones est venue réchauffer le cœur des Catalans, les 6 et 7 décembre 2025. Faute de se risquer au climat de l'Europe du Nord, elle apporte à une ville qui n'en avait pas réellement besoin une flamme toute nouvelle. C'était lors de la 31ᵉ convention Manga Barcelona, pendant ibérique de notre Japan Expo et nous avons eu la chance d'assister à deux prestations incandescentes, par lesquelles on comptait bien ramener un peu de cette chaleur en France, en attendant un hypothétique passage chez nous.
De l'attente à l'espoir.
En ouverture, et comme on pouvait s’y attendre dans une convention, le tube Anison de l'année, On the Way, second opening de Dan da Dan, laissait présager un showcase classique, voire presque sage. Mais, dès les premières paroles, reprises immédiatement par le public espagnol, le visage de notre artiste s’illumine de joie et fait comprendre à tous que c’était le bon choix.

S’ensuivent les titres de son dernier album : les très Club Poppin'run et Frail, nous rappelant les meilleurs moments de l’Eurodance. Interprétés avec une justesse irréprochable et une puissance vocale maîtrisée, ils s’accompagnent de chorégraphies, certes suggestives, mais encore timides, limitées à quelques déhanchés et mouvements de mains. Pointe alors une légère déception pour le fan, redoutant un show trop minimaliste à la vue de ces premières minutes. Bien sûr, personne ne s’attendait à voir un orchestre ou une troupe de danse l’accompagner à 15 000 km de chez elle, pour seulement deux passages sur scène. Et pourtant, sourires, envolées vocales, proximité avec le public… tout est là où on l'attend. Le son est excellent, et l’on en oublie presque que l'orchestre n’est qu’une bande préenregistrée.
Le public est conquis lorsqu’elle entame l’hymne canin Zokindogs, avec sa gestuelle aussi virale que le refrain. Certains découvrent alors une artiste en phase avec son temps, capable de mixer tous les genres musicaux, jazz, be-bop, rock, electro et bosa nova. Le point d’orgue arrive ensuite avec Red:Birthmark, qui permet à la reine de la jungle de déployer toute sa puissance vocale sur une composition, une fois n'est pas coutume, rock et electro de TK. Mais sa voix éraillée, si caractéristique, sait aussi se faire douce sur le bien nommé Ai no Kotoba, qui ravit les nombreux fans des Carnets de l’Apothicaire présents dans la salle.
Un show, comme à la maison.

Mais le public en veut encore plus. Et c’est précisément au moment où l’on croit que le concert va s’achever en petit showcase de 30 minutes qu’elles font leur apparition, la troupe de quatre jeunes danseuses espagnoles, vêtues de costumes inspirés des danseuses originales d’Aina. On est à Barcelone : le rouge et le noir se trouvent à tous les coins de rue, toutefois on apprécie l’attention portée au code couleur. Du funk R’n’B avec Katei Kyoushi, ma préférée du set, et une nouvelle envolée lyrique sur Love Sick, accompagnées de danses enflammées, s'apprêtent à nous achever.
Effectivement, passée la surprise et la petite déception initiale de ne pas voir la troupe originale, on réalise très vite l’ampleur du travail et la précision des chorégraphies. Préparées à distance ? À la dernière minute ? Ou depuis les quatre mois écoulés depuis l’annonce du concert ? Impossible à dire, tant la symbiose entre l’artiste et ses danseuses catalanes est impressionnante. Les couleurs, les mouvements, les influences mêlant jazz, R’n’B, funk, electro : l'ensemble porte la signature de notre diva de 30 ans, dont le passé dans le groupe d'Idols BiSH semble désormais bien loin.

Le contrôle du souffle, La maîtrise du cri !
Dommage que le playback ait été trop présent sur les compositions de TK, qui exigent de se préserver à certains instants, pour des poussées vocales proches du cri primal à d’autres. Peut-être n’avait-il simplement pas imaginé une chorégraphie aussi intense, capable de couper le souffle même à la plus grande des lionnes. Et, alors qu’on pensait avoir exploré tous les styles, Aina termine en lançant Sabotengaru, hymne pop aux accents brésiliens, parfait pour se dire adieu.
Le concert s’achève sur une reprise full-choré de On the Way. Aina respire le bonheur, tout comme ses danseuses. Elle nous a transmis son énergie tout au long d’un show de presque une heure le samedi et un peu moins le dimanche. Voir en Europe Aina The End deux fois de suite sur scène restera, je le crains, sans suite. Elle semblait émue lorsqu'elle avouait se produire la première fois en Europe, comme si c'était la dernière.
On attendait sa voix éraillée, pleine d'intonations et de maîtrise, et elle nous en a offert plus que de raison. Les danses sexy et millimétrées étaient au-delà de ce qu’on pouvait imaginer pour un simple show case. Sur scène, ce n’était pas un chat ni une tigresse, mais la reine de la savane et de la jungle réunies. Le public était à ses pieds du début à la fin, rendant hommage à la plus belle des tigresses.
Setlist du concert disponible sur Spotify : https://open.spotify.com/playlist/6uU3s9
31e Manga Barcelona 2023, c'était du 5 au 8 Décembre au Fira de Barcelone en Espagne.
Retrouvez AiNA THE END sur:
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